Première citation

ancienne-eglise-endommageeLe village, bâti dans un méandre du Rhin, est très ancien. C’est la proximité d’un passage à gué du fleuve qui a dû retenir les premiers habitants. Des trouvailles de l’âge de bronze, des époques gallo-romaine et mérovingienne confirment l’existence d’un habitat bien antérieur à sa première citation. C’est une charte du 16 avril 748 qui dénomme le lieu « GAMHBAPINE ». Boron de la famille des Etichonides, duc d’Alsace, cède le village avec champs, prés, forêts et prairies aux moines du couvent de Honau situé sur une île du Rhin à 5 km en amont. En 884, l’empereur Charles le Gros, confirme cette donation et dénomme le village « GAMANESHEIM ». En même temps apparaît pour la première fois « BIURA », BETTENHOFFEN, aujourd’hui englobé par Gambsheim. Le hameau tiendra le rôle de cité paroissiale jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale. Nommé « BETHOF » en 1264, il abritait déjà une église qui servait de paroisse à GAMBSHEIM, KILSTETT et BETTENHOFFEN.

Donné en gage

eglise1En 1290, les moines quittèrent l’abbaye de Honau ruinée par les flots du Rhin pour s’établir sur une île du Rhin à Rhinau, les propriétés revinrent à l’évêque de Strasbourg qui les incorpora dans le bailliage de La Wantzenau. Par suite de difficulté, le village fut donné en gage en 1398 à Reinbold HUFFEL, chevalier, et à Nicolas MERSCHWIN, prêteur de Strasbourg. En 1420, la moitié passa à WIRICH de Hohenbourg et à Jean KNAPP de Strasbourg pour la somme de 1.420 florins. L’autre moitié fut cédée en 1453 pour 1.300 florins à Conrad BOCK, écuyer. La première moitié de cet engagement fut rachetée par le Grand Chapitre en 1435 et la seconde en 1468.

Guerres et pillages

photos_jcm_000_005Par le passage de nombreuses troupes dans ce couloir rhénan, au cours de l’Histoire, la Commune a beaucoup souffert. En 1388, les troupes du Margrave de Bade mettent le village en flammes. Durant la Guerre des Voleurs en 1587, le village fut pillé, de même qu’en 1592 durant la Guerre des Evêques. Mais la plus importante fut la Guerre de Trente Ans. A l’approche de la soldatesque de Mansfeld en hiver 1622, la population se réfugia sur les îles du Rhin et en Pays de Bade et ne revint qu’à Noël. Quatre-vingts maisons et écuries furent incendiées. Lors de l’invasion suédoise en 1636, elle occupe à nouveau les îles du Rhin. Après les misères de cette guerre, la pitié chrétienne dédia la chapelle au nord du village à la Vierge Douloureuse. Les courtes incursions de la Guerre de Succession d’Espagne et d’Autriche au XVIIIème siècle rechasseront les villageois sur les îles du Rhin.
Durant la période révolutionnaire, le 1er décembre 1793, DESAIX lance une attaque contre les Autrichiens qu’il repousse jusqu’à Offendorf ; et le 1 floréal de l’An V (20 avril 1797) les troupes de MOREAU jetèrent un pont sur le Rhin à Gambsheim pour venir en aide à l’armée d’Italie.

XXème siècle

Plus proche de nous, au début de la seconde Guerre Mondiale, toute la population fut évacuée en Haute-Vienne, ce n’est qu’au mois d’août 1940 qu’elle retrouve son village. Pareil sort les attendra en janvier 1945 où tous les habitants furent déportés de l’autre côté du Rhin pour ne revenir qu’au mois d’avril. Plongée dans la guerre, fin novembre 1944, la commune libérée par les Américains le 8 décembre fut reconquise le 5 janvier 1945 par la « tête de pont de GAMBSHEIM ». Durant les combats de novembre-décembre 1944 et de janvier 1945, le village fut très meurtri. Le Gouvernement reconnaît les mérites des habitants de la commune de GAMBSHEIM et la cite à l’ordre de « la Croix de Guerre avec étoile de vermeil ».
Il faudra vingt ans pour réparer et reconstruire la commune sinistrée. L’aspect typique qu’offrait le centre du village a beaucoup souffert. Quelques îlots de maisons alsaciennes et surtout place de la Mairie, sont très bien conservés. L’église de style baroque datant de 1763, fortement endommagée ne fut plus reconstruite à BETTENHOFFEN mais au centre de la grande agglomération que l’urbaniste Fernand GURI a projetée. La nouvelle église et son campanile élancé est la plus belle œuvre réalisée par les reconstructeurs. L’église entièrement réalisée avec l’or gris du sol de Gambsheim ainsi que les ouvrages du bief, donnent aux visiteurs le vrai cachet d’une commune rhénane.

Les armoiries

armoiries de gambsheimLes armoiries de la commune « de gueules au fer de flèche d’or posé en pal » figurent sur un sceau communal de l’année 1588. Un premier blason attribué en 1697 à la « communauté de GAMBSHEIM » comportait Saint-Nazaire et Saint-Celse, les patrons de la paroisse. Un nouveau blason redessiné conforme à l’ancien paru en 1900 fut employé par la municipalité jusqu’en 1965.Après la seconde guerre mondiale, sur proposition de la commission héraldique départementale, les armoiries furent simplifiées en ne retenant que le « fer de flèche ». Depuis 1948, son écu est orné de la « Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil ».

Porte de France

schumann2Faisant partie des agglomérations du Ried du nord qui s’égrènent le long du Rhin, GAMBSHEIM, avec ses 1.736 hectares, est situé sur l’axe routier et ferroviaire Strasbourg – Lauterbourg et éloigné de 18 km de la capitale alsacienne et de 2 km du fleuve. Sa hauteur oscille entre 128 et 131 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au dernier recensement la Commune compte 4623 habitants.
Par la construction du bief de GAMBSHEIM, réalisation franco-allemande, un pont routier relie les deux pays. Sur le musoir central du pont un monument dédié à Robert SCHUMAN commémore cette première réalisation des deux états.