Depuis 2007, La commune de Gambsheim participe à la conservation du dialecte alsacien par son adhésion à l’OLCA : l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace et la participation des ‘Amis du Livre.
Lors de fêtes populaires dans les anciens quartiers : OBEREND, HEITZIGEND, FISCHEREND et le hameau de BETTENHOFFEN , elle procède à la pose de nouvelles plaques de rues avec double dénomination en français et en dialecte. Une œuvre d’art caractéristique du lieu, réalisée par des artistes locaux est inaugurée par la même occasion.
L’OBEREND
Le dimanche 10 juin 2007, les habitants de Gambsheim et plus particulièrement ceux du quartier centre du village, connu autrefois sous l’appellation « Oberend », ont vécu une animation hors du commun. Cet événement qui restera dans les mémoires a été la découverte d’une partie de la richesse de notre passé par bon nombre « d’Oberendois ».
D’une part, il s’agissait de matérialiser cet évènement pour la postérité par une œuvre érigée au centre du quartier. Le choix a été fixé sur un mât métallique coiffé d’une girouette, rappelant le nom du quartier par les lettres « O B E R » et un canard symbolisant « END ». Cette subtilité de la richesse de notre langue dénote également l’esprit humoristique de l’auteur Norbert Jung.
Après les allocutions d’usage des responsables des deux associations initiatrices :les Amis du Livre et’ Elsasser Bühn’, le Maire, après avoir fait état des recherches réalisées pour faire découvrir la richesse de notre passé, a procédé à l’inauguration de l’œuvre en la dévoilant sous une pétarade enfumant et les applaudissements nourris du public. Ensuite, l’harmonie a présenté quelques pièces de son répertoire. Notre maire avec sa verve habituelle, n’ayant pu résister au rythme d’une valse, a donné le ton en s’invitant à la danse avec deux sympathiques représentantes du groupe folklorique.
Richard JUNG, notre historien local, a apposé, aux anciennes bâtisses ou aux emplacements de celles disparues, leur historique avec la liste des propriétaires ou occupants successifs depuis leur édification. Sur d’autres, l’arbre généalogique était affiché précisant le nom patronymique étant à l’origine de l’ancienne dénomination.
La matérialisation des particularités du passé du quartier Oberend a permis de sensibiliser de nombreuses personnes pour lesquelles cette découverte a suscité une certaine réflexion sur leur méconnaissance de notre patrimoine.
Au terme de l’inauguration, le maire a invité la population présente au verre de l’amitié offert par la municipalité, lequel s’est déroulé au milieu de la « Herrengasse » à hauteur du mât Oberend dans une ambiance de fête populaire.
Œuvre commémorative :
HEITZIGEND
Le HEITZIGEND, formant le quartier nord-est du village, s’étire de la Mairie à la chapelle par le HÖPTGASSWINCKEL, route du Rhin, en prononçant deux grandes boucles.
Le KLATTEWINCKEL, rue du Général Hoche, avec son impasse SPANIERSGASSEL occupe la partie nord.
Le KLEINHEITZIGASSEL, impasse de la Mairie, donne à l’origine sur quatre propriétés dont deux touchent le quartier Oberend.
La chapelle, le plus ancien édifice, était longtemps située à l’écart des habitations. A partir de 1725, le quartier s’étire vers la route Strasbourg-Lauterbourg. De part et d’autre de la chaussée se construisent des auberges qui profitent des usagers de la grande voie routière. Vers le milieu du XVIIIème siècle, le KLATTEWINCKEL se prolonge en angle droit vers le Fischerend pour rejoindre la route du Rhin.
Quartier de potiers, jusqu’à la Révolution, l’important relais de la Poste aux chevaux fournissait du travail aux deux maréchaux-ferrants tout proches. Si la majorité des familles vivaient de l’agriculture, le quartier avait aussi sa lignée de charrons, de cordonniers, de boulangers qui grâce à eux se perpétuent des sobriquets. Les aubergistes AN DER STROSS s’enrichissaient longtemps grâce à une clientèle de voituriers de passage jusqu’à l’arrivée du chemin de fer.
A partir de la fin du XIXème siècle, une manufacture à cigares fournit du travail aux femmes. Le même lieu deviendra un atelier de fabrication de jouets dans les années 1960 après avoir servi comme atelier de construction mécanique et d’église provisoire de 1945 à 1959.
Œuvre commémorative en terre cuite ,réalisée par Benoit Martz, représente un cheval, clé de la légende de la chapelle et symble du quartier: photo+ plaque de rue
FISCHEREND
Le FISCHEREND ne peut que remémorer l’ancestrale activité pratiquée par ses habitants. Ce secteur occupe la partie sud-est de l’ancien village.
Le grand quartier est traversé par la FISCHEREND HÖPTGASS, Route du Rhin, qui forme un carrefour avec le KLATTEWINCKEL, rue du Général Hoche, et le HOH EICH WEG, rue du Grand Chêne.
L’espace entre la Route du Rhin et le ruisseau Giessen est desservi par trois ruelles, la BLÖJ HÄHNER GASS, rue Sainte Odile, la LINDE GASS, rue des Tilleuls, et le LUDWIGE GIESSEN GASSEL, rue du Lavoir.
Vers la fin du XVIIIème siècle, le quartier s’agrandit et s’étendit au-delà du Giessen en prolongement de la Route du Rhin et de la MUHLGASS, rue du Moulin. Trois nouvelles ruelles furent aménagées : JEAN MEYOR GASSEL, rue du Giessen, KÄFFI GASS, rue des Chasseurs, et la WOLFEI GASS, impasse des Pêcheurs. Cette nouvelle zone est dénommée NIEDERECK mais fait partie intégrante du quartier FISCHEREND. On y recense une trentaine de belles maisons à colombage dont la plus ancienne date de 1686.
Les vastes fermes d’un côté de l’artère principale contrastent avec les autres propriétés d’un quartier qui comptait deux auberges. L’artisanat y était moindre et les commerces étaient rares. Au début du XIXème siècle, avec la mise en place du bac du Rhin, le FISCHEREND commençait à devenir un lieu de passage.
Ce quartier possédait un lavoir communal et l’unique point de passage d’une rive à l’autre du Giessen. A l’approche des deux côtés de l’ouvrage maçonnée en pierres, la route s’élargissait afin de permettre aux voituriers, soit de franchir le cours d”eau par le pont, soit de la passer à gué. Ce pont sud-est de l’agglomération revêt une importance stratégique qui permit aux Volontaires de l’An II, de percer pour libérer Gambsheim le 1er décembre 1793 et plus tard, aux Américains le 8 décembre 1944.
Œuvre commémorative “Fischerend” :
Cette sculpture en bronze représentant un saumon a été réalisée par Germain SIEFFERT, artiste local renommé. Cette œuvre est fixée sur une plaque en métal (et a été posée en 2011 lors de la journée de fête du quartier « Fischerend » près du pont du Giessen en présence de François Loos ancien ministre .
Hameau BETTENHOFFEN
Quelques fermes placées sur une légère butte de terre et formant un noyau, valurent au lieu sa dénomination Bettenhoffen, mentionné pour la première fois en 1264.
Rayonnant comme cité paroissiale depuis le IXème siècle, cet ancien hameau est aujourd’hui englouti sous la grande agglomération gambsheimoise avec qui il partage son destin.
La paroisse de Bettenhoffen englobait les villages de Gambsheim et de Kilstett qui, en érigeant en 1760 une église, est restée une filiale de l’église mère jusqu’en 1807.
L’ancien hameau était éloigné d’un quart d’heure de marche du village de Gambsheim .C’est tout au long du XIX ième siècle que le rapprochement s’est opéré par le Kirchfeld pour fusionner vers 1900.
Bettenhoffen a énormément souffert de la guerre en1945 au détriment de son patrimoine bâti et dont il reste, comme vestige, le monument aux morts de 1914-1918, mutilé avec son Christ décapité.
Pour les bettenhoffois, ce fut une grande douleur de perdre leur sanctuaire, joyau du baroque, élevé en 1763, dressant longtemps ses ruines et finalement démoli, marquant la fin de mille ans d’histoire paroissiale.
Œuvre commémorative :
La Plaque apposée au mur du cimetière représente l’ancienne église dessin de Richard Jung
Œuvre en métal érigée rue du Bitzig à l’initiative de la commune ,elle est située sur la limite administrative(1961) entre l’ancien Hameau Bettenhoffen et la commune Gambsheim.
Plaque posée près du pont du Giessen en souvenir de Hélène Jung dite’ Nonne Lehn’
Les maisons tricentenaires
En septembre 2017,La commune veut honorer son précieux patrimoine architectural en particulier quatorze anciennes demeures qui ont été reconstruites après l’incendie du 8 septembre 1717.parmi elles , quatre maisons à colombage ont même dépassé cet âge canonique.
les 20 autres bâtisses furent victimes de la guerre ou de l’indifférence humaine.
Pour féliciter les propriétaires pour les soins qu’ils apportent à leur patrimoine séculaire, la commune organise le dimanche 10 septembre 2017 une grande fête populaire .